mercredi 17 décembre 2008

TF1 émission « confessions intimes » du 16.12.2008 produit par Quai Sud.

Pauvre Jennifer.

Ce mardi soir, j’ai pu voir le début de cette émission avec le témoignage d’une anorexique/boulimique/vomitive.
On y découvre une femme avec deux enfants (Nolan et Lucas), ainsi que son mari Sébastien et ses parents, qui « ne comprennent pas » cette maladie. Ce message s’adresse en grande partie à eux même si je sais qu’il n’y a pratiquement aucune chance qu’il leur parvienne.

Jennifer s’exprime dans le reportage :
« ma maladie, c’est ma copine, elle est mon alliée, je l’aime bien. Je ne peux pas vivre sans parce qu’elle fait partie de moi. »
Oui Jennifer, car dans ta tête, tu as l’obsession de la culpabilité, et cela « assure ta survie » que de te punir pour le crime que tu penses avoir commis.
Il est donc parfaitement normal de « se punir » quand on croit être coupable. Toutes ces souffrances te semblent normales, justes.

Puis, elle lit un texte (d’une manière pas du tout naturelle) où elle dit à peu près cela :
« c’est vers 17 ans que tout as commencé, mes parents se disputaient souvent et pour éviter ces crises entre eux, j’ai voulu attirer leur attention sur moi, en me faisant du mal, … »

Non Jennifer. Vous vous êtes sentie coupable des engueulades de vos parents, (vous n’avez pas assez communiqué à l’époque pour savoir, trop jeune, ce n'est pas votre faute) il fallait une « cause » pour votre cerveau, et votre cerveau d’enfant s’est dit faute de trouver mieux : « c’est ma faute ».
Vous vous êtes répété cela pendant des années et des années. C’est devenu une « vérité ». Et comme pour tout coupable il faut une punition, depuis, vous vous punissez en vous faisant souffrir.

« ce que je ne savais pas, c’est que je ne pouvais pas faire machine arrière ».

Si si Jennifer, votre comportement n’est pas « jusqu’à la fin ».
C’est une démarche longue et douloureuse, mais vous pouvez changer l’information dans votre cerveau, qui vous dit « je suis coupable ».
Vous n’êtes pas coupable, vous êtes malade, victime de TCA.

« la nourriture est mon obsession et mon ennemi ».
Non Jennifer, votre ennemi ce n’est pas la nourriture ou vous-même, c’est une information fausse dans votre tête, information qui a amené à votre sentiment de culpabilité.

Dans une autre partie de son témoignage, on comprend bien la confusion des informations, (confusion qui expose un problème grave de compréhension des éléments en présence).
Elle dit (sans lire cette fois-ci, c’est à dire naturellement) :

« Quand je me regarde, je me dis « tu ressembles à toutes les autres », il faut que je me caractérise… différente. Ou devenir invisible. »

Que peut-on comprendre dans « tu ressembles à toutes les autres » ?
Un problème pour trouver sa vraie personnalité ?
Soit, les personnes qui souffrent de TCA ont souvent du mal à « savoir qui elles sont » car elles se haïssent (toujours en rapport avec le sentiment d’être une criminelle, responsable).
Mais « ressembler à toute les autres » c’est surtout insupportable parce qu’elle se sent déjà différente. Pourquoi elle se sent différente ? Parce qu’elle se sent « criminelle », pas « normale ».
Et la meilleure preuve que « être comme les autres » ou « exister par elle-même » n’est pas le problème, c’est qu’elle finit par la phrase « je veux devenir invisible ».
Qui, pour « exister » a envie d’être invisible ? C’est un non-sens apparent !
Sauf que… ce n’est pas un non-sens. Ça veut bien dire ce que ça veut dire :
« je suis mal, je suis nulle, je suis responsable, donc, je dois être punie, je dois… disparaître ».
(être invisible).

Intervient le témoignage de Florence, qui explique qu’elle a suivit une thérapie de groupe, où elle s’est aperçu que d’autres personnes avaient les mêmes souffrances, les mêmes réactions face aux problèmes, et donc, elle ne se sentait plus seule face à tout ça.

Que penser de ces thérapies de groupes ?

Elles sont très bien pour une prise de conscience.
Pour une « première » prise de conscience, à savoir : « je ne suis finalement pas seule dans ce cas, je n’ai pas un comportement incompréhensible ou du moins d’autres font pareils, souffrent de la même manière, etc ».
Et parfois, cette première prise de conscience permet de relâcher la pression au point de ne plus avoir recours aux « crises ».
Mais il ne faut pas s’arrêter là, car dans la tête, il reste un sentiment profond de culpabilité, et si ce dernier n’amène plus forcément à un comportement alimentaire extrême, il peut tout de même s’extériorisé dans d’autres comportements extrêmes : surprotéger ses enfants, s’occuper d’association à 100% et oublier de vivre pour soi, etc.
Donc, il est important de ne pas s’arrêter à la « thérapie de groupe » et de faire en sorte de remettre à leurs places les informations qui ont pris une mauvaise place dans le cerveau.
(voir indications supplémentaires sur www.iopiop.net qui est un micro site spécialisé dans les TCA et qui explique l’approche du survisme dans ce domaine.)

Dernières remarques sur cette émission :
Il y a eu un bandeau que je qualifie de publicitaire pour « boulimie.fr » avec le commentaire « si vous voulez plus d’infos, allez sur ce site ».

Faire un site sur la boulimie, c’est très bien.
Le problème c’est que c’est le site d’un seul psychologue qui vend lui même ses prestations de psychothérapeute.
Un autre problème (même s’il faut reconnaître que le site parle de plusieurs approches pour soigner / bon, évidemment, il ne parle pas de survisme, nulle n’est parfait ! ;o) l’autre problème donc, réside dans les pages qui parlent de psychanalyse :
Il est écrit que « c’est une bonne méthode pour se soigner ».

Je regrette mais le freudisme ne peut en aucun cas être une bonne méthode pour la raison suivante :

Pour Freud, la femme est un être incomplet (il lui manque le sexe de l’homme. Si si, renseignez vous, c’est son approche de la psychologie féminine). Or, cette approche est culpabilisatrice.
Comment dans ce cas arriver à déculpabilisé la victime de TCA si on le fait avec une approche qui est fondée sur le fait que de toute manière, la femme est un être incomplet, qui n’est pas « normal » ???
Sans oublier tout le délire sur « l’œdipe mal résolu » ou « la quête du sein » qui sont des explications « potentielles » dans le sens où c’est une interprétation libre à chacun, mais en aucun cas ça n’aide à remettre les informations du cerveau qui ont été déformées, en aucun cas ça n’aide le malade à ne plus se sentir coupable pour un crime imaginaire.

Donc, le freudisme ne peut soigner les TCA.
(et ce ne sont pas les victimes de TCA qui sont en analyse depuis des années, des années et des années, qui nous diront/prouveront le contraire).

Dans le reportage, à la fin, Jennifer dit que pour s’en sortir, elle va « essayer de ne plus être une petite fille ». ça me laisse songeur car généralement, c’est le discours des freudiens qui fait croire que les TCA arrivent quand on est « immature »…
Encore une belle connerie. L’un n’a rien à voir avec l’autre.

Dernière « erreur » liée au reportage :
Lorsque l’on visionne la bande annonce de l’émission sur le site tf1.fr , à quoi a-ton droit juste avant la bande annonce ? A une pub pour la bouffe : les galettes Saint Michel !
Incroyable. Ok, le problème dans ces maladies de TCA n’est pas directement la bouffe, mais franchement, mettre une pub pareille pour un sujet pareil… Y’a quand même une faute de la part du site internet de TF1.

samedi 13 décembre 2008

Femme kidnappeuse d’enfant

Commençons par le témoignage du mari :

Je n'avais pas de soupçon. Je ne l'ai jamais poussée à avoir d'enfant" dit à RTL Frédéric, 36 ans, le mari de Dominique, 48 ans, en garde à vue pour avoir enlevé Diango, 2 jours.

Je ne comprends pas son geste, elle aime les enfants, elle a certainement eu un désir d'enfant fort, je suis trop choqué pour analyser la situation bien comme il faudrait, c'est la catastrophe, le ciel vous tombe sur la tête...

Source interview :
http://www.lepost.fr/article/2008/12/11/1353918_bebe-enleve-elle-m-avait-dit-qu-elle-etait-enceinte-elle-avait-tous-les-signes-je-suis-sous-le-choc.html


Pour cette femme, l’équation est simple :

Enfant à s’occuper = survie

Pas d’enfant à s’occuper = mort


Elle a eu 6 enfants durant sa vie, n’a fait qu’élever des enfants, et lorsque les enfants sont plus grand, à quoi sert-elle ?
Dans sa tête, sans enfant, elle ne sert plus à rien. Et à 48 ans, elle ne pourrait plus enfanter elle-même.
Solution ?
Prendre un enfant là où il en a : dans une maternité.

L’objectif étant obsessionnel, elle met en place un stratagème pour habituer son entourage à la future venue de l’enfant.
Et ce, malgré le fait que la femme ait (selon les dire de son frère) subit une opération rendant impossible la procréation.

Si sa survie était simplement de s’occuper d’enfant, peut-être aurait-elle pu garder des enfants au lieu de commettre cet enlèvement ?

Quelle information a fait qu’elle a préféré la seconde solution ?

Pour garder les enfants des autres, il faut « aller vers les autres ». Et apparemment, cette femme vivait repliée sur sa famille (6 enfants, ça occupe). Le manque de communication vers l’extérieur, les mensonges multiples (toujours selon les dire de son frère), font que le monde extérieur menace plus sa survie qu’il ne l’assure.
La solution de « garder des enfants », impliquant un minimum de formation et de formalités administratives ont fait qu’il lui était beaucoup plus « facile pour sa survie » de kidnapper un enfant.

Aucun mystère dans ce comportement : juste des valeurs dominantes différentes de « la norme ».

mardi 9 décembre 2008

Prix plutôt que la qualité !

Ce midi, c’est l’une des grandes découvertes du jour aux infos télévisées (commandée par une étude des professionnels du secteur de la grande distribution) : les consommateurs se mettent vraiment à privilégier le prix d’achat le plus faible, à la qualité du produit.

C’est le cas depuis longtemps pour certaines catégories sociales de personnes, mais, tout n’étant que « moyennes », il y a maintenant une majorité de citoyens qui privilégie le prix, crise oblige.

Que vient faire cette information dans un blog qui analyse les informations présentes dans le cerveau ?

Elle vient simplement appuyer le fait que la « survie » de plus en plus de personnes, passe par un contrôle du prix. La valeur dominante moyenne n’est plus « la qualité d’abord », mais « le prix d’abord ».

Comme quoi, pas la peine d’aller dans la jungle pour que la « survie » soit l’organisatrice de tous nos agissement, qu’ils soient à l’échelle macro (échelle de la société) ou micro (échelle de l’individu).

Prix faibles = survie assurée / prix élevés = menace pour ma survie.

A noter que pour ceux qui ont les moyens ou qui se donnent ces moyens (en se privant ailleurs, pour d’autres achats), la valeur dominante reste la qualité, en achetant bio ou en achetant les « médicaliments » qui font du bien à la santé (parait-il, suivant les publicités).

Procès du père pharmacien qui oublie son fils dans la voiture en plein soleil, entraînant la mort de ce dernier.

Je réagis à « comment peut-on oublier son fils dans une voiture en plein soleil, lorsqu’on est soit disant un bon père ? »

Il est bon de rappeler que le monde extérieur, est ce que notre cerveau interprète comme tel.

Si l’information « mon fils doit occuper toutes les secondes que je vis » est dominante, alors « oublier son fils dans la voiture est impossible ».

Si l’information « mon fils est important mais ce n’est pas le centre du monde en permanence » est dominante, alors le cerveau peut oublier le « paramètre fils » même lorsqu’il ne devrait pas pour des raisons morales ou autres.


L’information « fils dans la voiture » n’a pas été traité en priorité par le cerveau de ce pharmacien.
Aux dires du père, « j’ai été perturbé par un accident et un délit de fuite auquel j’ai assisté ».

Le père doit-il est condamné ?
Ça, c’est l’affaire de la justice et non d’une autre profession. J’espère que les psychanalystes et leurs jugements de valeurs (la notion de « pervers » est permanente chez les psychanalystes) ne viendront pas engluer l’affaire avec des analyses loufoques et complexes.