jeudi 22 janvier 2009

Meutre de sa meilleure amie

Camille, Constance, Rouen, début janvier 2009.

C’est l’histoire de deux amis très très proche, qui ne se quittent jamais.
Elles sont d’un milieu aisé toutes les deux, suivent des cours dans un lycée privé, et de l’avis de leur professeur, ce sont des filles sans histoire.

Sauf que l’une va assassiner l’autre sous prétexte que cette dernière sort avec son ancien petit copain qu’elle aime encore.

Des coups de couteau, de marteau…

Comment expliquer cet acte de sauvagerie pour un tel prétexte, dans un milieu protégé des affres de la société ?

En préambule, cet événement doit nous rendre humble car « nous ne sommes pas aptes à juger correctement d’une personne seulement en la côtoyant, ne serait-ce tous les jours ».
Combien de personnes ont été étonnées le jours où elles apprennent que leur voisin ou voisine a commis un crime ? Nous, humains, sommes potentiellement capables de tout, du plus merveilleux au plus abominable. Et à ceux qui croient « être beaucoup trop normal pour commettre des abominations », qu’ils n’oublient pas qu’en tant de guerre ou « en temps voulu », l’agneau peut se transformer en loup.

Trêve de préambule et occupons nous de décrypter les informations présentes dans ce crime.

Suivant les témoignages, ces deux amies étaient très proches. Très très proches.
Semble-t-il au point de "ne former « qu’un », « toujours fourrées ensemble du matin au soir ».
Toi c’est moi, et moi c’est toi."
Sorte de fusion psychique, du moins dans la tête de Constance.

Et lorsque Constance (toujours amoureuse de son ex petit ami) apprend soudainement que Camille sort avec son ex petit ami, forcément, Constance a l’impression d’être trahie par Camille.

(le témoignage (passé à la télé) d’une de ses camarades de classe nous apprend que Camille redoutait le moment de le dire à Constance.)

Que se passe-t-il dans une telle configuration (loin de la réalité) lorsqu’il y a une impression de trahison ?
(loin de la réalité car Constance s’imagine être « un » en étant deux, alors que dans la réalité l’individu reste l’individu, même en couple ou entre amis proches l’individu reste « un » et non « deux »)
Il y a menace sur son intégrité : une partie de vous a la gangrène, alors il faut amputer. C’est un mal nécessaire. C’est une question de survie.
Pour un individu « proche de la réalité » (c'est-à-dire qui n’est pas malade), tuer une personne est un crime.
Mais dans la configuration imaginée par Constance, tuer l’autre n’était pas un crime, ça lui assurait sa survie de se débarrasser d’un poison !

Du moins dans un premier temps, dans le temps de la découverte de la gangrène. De caractère sanguin, pour la jeune fille trahie, la meilleure défense c’est l’attaque !

Jusqu’à ce qu’elle se rende compte de son geste.
Dans cette prise de conscience, tuer l’autre si proche, c’est comme se tuer soi-même. Et ça devient insupportable d’être encore en vie quand l’autre n’est plus.

Ainsi, dans l’histoire de ce couple, on passe de « l’harmonie totale » « être UN avec deux têtes et deux corps » à « gangrène, poison » « élimination du poison parce que survie grandement menacée », « prise de conscience » « dépression et envies suicidaires ».